Brundle "Le Clan Verstappen a été informé du choix de Red Bull d'écarter Horner et ne s'y est pas opposé"
Martin Brundle revient sur le limogeage d'Horner : "C'est la première fois en 20 ans qu'il n'est pas présent sur le paddock, j'espère qu'on le verra dans une autre équipe prochainement, c'était un ami."
Il affirme que les rumeurs selon lesquelles Verstappen aurait exigé son départ sont fausses : "La décision vient du management. It's all about cans. Est-ce que pour le sport c'est une bonne chose, avec tous les succès qu'avait rencontrés Red Bull Racing ? Ils sont toujours champions du monde des pilotes en titre, ils ont gagné des courses cette année. La notion d'urgence et d'immédiateté en plein milieu de saison est difficile à saisir. Bien sûr, le clan Verstappen, informé en amont, aurait pu s'opposer à ce départ. Ils ne l'ont pas fait, mais ce ne sont pas eux qui ont demandé à ce qu'il parte."
Ce qui signifie que le départ d'Horner n'était pas une condition pour que Verstappen reste, ni une tentative désespérée de conserver Verstappen, mais, comme nous l'avions analysé il y a quelques jours, une décision de la société qui produit les boissons Red Bull, ne se basant pas sur le palmarès d'Horner, mais sur l'impact en termes de ventes de canettes.
Le son de cloche est très différent sur Channel 4 où Alice Powell, jeune femme d'une trentaine d'années, déclare pendant l'édition spéciale du show précédent Belgian GP Sprint Qualifying Highlights, dédié à Christian Horner : "Il était temps qu'il parte, c'est le nouveau départ dont ils avaient besoin, Red Bull Racing ne sont pas là où ils devraient être au championnat, Laurent Mekies pourra les aider à se battre à nouveau pour les titres mondiaux". Voilà qui est pour le moins radical et sans nuance aucune.
Du côté des pilotes, de nombreux pilotes en activité sont issus de la filière Red Bull Racing. Parmi eux, on note les réactions des principaux intéressés :
Max Verstappen : "Christian fait toujours partie de la famille Red Bull. Nous avons eu de nombreux succès ensemble. Ces choses arrivent, des gens viennent et partent." Un commentaire plutôt neutre et politiquement correct, qui ne révèle pas le fond de sa pensée.
Yuki Tsunoda : "J'ai été surpris comme tout le monde, mais je continue d'échanger des messages avec Christian et j'apprécie la qualité de nos échanges. Dans le même temps, je suis très excité de travailler avec Laurent Mekies, que je connais bien et avec qui j'ai une excellente relation." En effet, Yuki a une meilleure affinité avec Mekies par son cursus, Mekies qui a immédiatement annoncé à son arrivée que Tsunoda resterait jusqu'à la fin de saison. Tsunoda se montre par ailleurs très reconnaissant de l'opportunité qu'Horner lui a donnée de piloter pour Red Bull Racing.
Alex Albon : "Je connais très bien Christian. C'est grâce à lui si je suis là où je suis aujourd'hui. Je lui dois beaucoup. D'un point de vue personnel, j'espère qu'il sera de nouveau avec nous dans le paddock prochainement." Voilà de quoi sécher les larmes de Christian qui doit entendre ça sur son canapé à son domicile. Alex se montre extrêmement humain et bienveillant, fidèle à son habitude.
Pierre Gasly (ça commence à dater, mais lui aussi a commencé sa carrière chez "Visa Cash Mobile Application Download Now Racing Team"). Il déclare : "On va sûrement revoir Christian dans le paddock. De nombreuses équipes sont certainement déjà en train de réfléchir à comment ils pourraient intégrer Horner à leurs organigrammes." On a bien compris, Pierre adorerait avoir un atout comme Christian dans le clan Alpine, pas besoin de faire un dessin… en fait si, on en a fait un !

Les derniers "hommages" que l'on retiendra sont ceux de Toto Wolff, recueillis au micro de Sky Sports F1 : "Horner est un personnage haut en couleur, c'est bon pour le spectacle et pour les audiences." C'est tout juste s'il ne le traite pas de clown, avant de nuancer : "Je ne devrais pas en dire trop, il pourrait revenir en tant que président de la FIA (NDLR : l'instance qui juge les incidents de course)," ce qui a eu le don de faire rire Nathalie Pinkham et Martin Brundle. Très décontracté, Toto reste blagueur : "On porte un pull ce week-end, notre voiture aime les conditions fraîches, on a de bons résultats quand j'ai un pull, mon pull apporte un gain de performance à la voiture, très certainement." Ben, au moins, vous savez quoi lui offrir à Noël.
Brundle finit de le cuisiner avec ses questions : "Vous êtes à la fois manager et patron de Russell, comment vous faites ? Vous faites un pas de côté et vous prenez une différente voix ?" La réponse de Wolff est plutôt précise : "Je suis dans la même position que d'autres Team Principals qui gèrent aussi des Junior Teams. On gère ces pilotes depuis leur enfance, on a tout financé pour eux sans jamais leur demander un centime, et ils nous sont reconnaissants pour ça. Bien sûr, ils veulent les meilleures conditions salariales, mais ce n'est pas l'argent qui bloquera les négociations pour le renouvellement du contrat de Russell." Voilà qui est plutôt clair, mais pas assez aux yeux du renard Brundle, qui surenchérit : "Russell est sans contrat pour l'année prochaine, comment, en tant que manager de sa carrière, vous justifiez ça ?" Toto tente d'apaiser les choses, bien que déstabilisé par cette question, en répondant : "Je suis transparent avec George, je lui ai dit que je devais regarder ce que fera Max l'année prochaine. Les médias comme le vôtre lui ont mis énormément de pression, ce qui est normal car c'est votre travail, mais il a répété aux médias que je devais attendre ce que faisait Max. Cette information a pris beaucoup d'ampleur. Je n'ai rien à cacher, donc je ne suis pas contrarié que cette information soit rendue publique." Voilà qui a le mérite de ne froisser personne, ni George, ni les médias, alors qu'on sent bien que les questions de Brundle l'agacent légèrement.
Pourtant, Brundle enfonce le clou : "Si Max devait rejoindre Mercedes l'an prochain, ce serait avec Russell ou Antonelli ?" Toto a assez d'expérience pour répondre avec autant d'intelligence qu'aux questions précédentes : "Nous roulerons très certainement avec George et Kimi l'an prochain, mais rien n'est sûr à 100 %, et, honnêtement, un duo Russell-Verstappen serait comme un duo Prost-Senna.... explosif !" Il est difficile de lire entre les lignes de ces propos, car Wolff a aussi bien aligné deux champions à l'époque Rosberg-Hamilton, qu'utilisé Bottas comme "porteur d'eau" lorsqu'il a commencé à se faire dominer par Hamilton, alors qu'au départ Bottas avait été choisi pour sa pointe de vitesse. Néanmoins, si Verstappen rejoint Mercedes, il demandera à avoir les mêmes privilèges que chez Red Bull Racing, et on ose imaginer que faire équipe avec Russell pourrait dissuader le Néerlandais de rejoindre les Gris. Affaire à suivre, donc.
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