La question a le mérite d'être posée. Si la FIA réagit de manière différente avec la course F1 à Spa qu'avec d'autres catégories sur d'autres circuits, c'est pour deux raisons : premièrement, les monoplaces incapables d'évacuer proprement l'eau, et secondo, le circuit chargé d'histoire et de courbes rapides aveugles.

Si l'excès de prudence de la FIA peut se résoudre par des monoplaces mieux adaptées à la conduite sous piste humide, et si sur des circuits "vénérés" comme Silverstone tout est fait pour respecter le promoteur et le fan, mais pas en Belgique où la phobie l'emporte sur la raison, alors peut être faudrait-il simplement retirer le grand-prix du calendrier ?


49 morts à Spa : danger légitime ou prétexte ?

Ne jugeant que par le nombre de pilotes décédés à Spa-Francorchamps, au nombre de 49 sur la page Wikipédia du circuit, dont 5 ces 20 dernières années (à une période où la sécurité en F1 s'est accrue), cet argument suffit à lui seul à évaluer la dangerosité du tracé. Si en plus on doit jongler avec une localisation géographique, à l'image de Fuji ou Sao Paolo, où les pluies torrentielles sont monnaies courantes, alors on sait que "Spa 2021" n'est pas une exception à la règle, et qu'on aura droit au même numéro tristement comique chaque année ou presque.

De ce genre de situation découle de nombreux inconvénients :
- L'absence d'informations de la FIA, sur les conditions à réunir pour reprendre la course.
- Les fans venus sur place, au nombre de près de 400 000, pour voir des monoplaces, mais ne voyent que le déluge, et ne peuvent prétendre à aucun remboursement en cas d'épreuve partiellement réalisée (alors qu'un tour de "parade" peut suffire à la considérer comme telle !), parce que la FOM (la Formula One Management) préfère faire des doigts d'honneur.
- Les spectateurs qui suivent à la télévision, le font souvent via un abonnement à une chaîne payante, souvent hors de prix, ou lorsque c'est gratuit, se tapent des pubs à foison, et payent en subissant ces publicités pendant le direct.
- Le fait est que même lorsque la pluie s'arrête, la piste conserve les mêmes propriétés dangereuses jusqu'à s'assécher partiellement.
- On fait passer les organisateurs du grand-prix de Belgique pour des clowns et des incompétents ; on dégrade la qualité du spectacle que représente une épreuve sur le circuit de Spa-Francorchamps par simple "phobie".


Contraste absurde entre l'attente stérile et le potentiel inexploité.

Le pilote de Formule 1 Belge Jacky Ickx estime que si le grand-prix avait été lancé à 15h comme initialement prévu, les voitures auraient balayées la piste au fil des tours et le problème de visibilité se serait dissipé. Il a même reçu un SMS (ironique) d'un ami qui lui dit "Je suis à la plage, il fait grand soleil, tu viens ?" pendant que la course était encore neutralisée. On ne parle pas là d'un random rageux sur 𝕏 où de mon avis personnel à moi, illustre inconnu ; on parle de Jacky Ickx, un grand monsieur, bienveillant, compétent, lucide.

Pour être pilote de Formule 1, il faut avoir des couilles. Le directeur de course Rui Marques n'est pas un pilote, et il n'appartient pas à la race des gladiateurs, il a des responsabilités, des compagnies d'assurance sur le dos, la peur pour sa petite personne de finir en prison si quelqu'un se tue par sa faute.

Tous ces intérêts personnels convergent et passent au détriment l'intérêt collectif. Des équipes aussi expérimentées que Red Bull Racing ont pêchées par excès de naïveté, avec des réglages pluie, en n'imaginant pas une seule seconde que la direction attende que la piste soit pratiquement asséchée pour donner son feu vert. Max s'est montré modérément furieux (parce qu'il est désormais interdit de critiquer la FIA !), en disant que ses chances de bien performer ont été réduites à néant à la minute où la direction a décidée que la course ne partirait pas ; en d'autres termes, leur stratégie a été sabotée par une décision qui a diamétralement transformée la morphologie de la course.


Formula One Management presents : 𝘚𝘗𝘈 𝘞𝘈𝘐𝘛 2025, 7 km d’ennui pour 400 000 fans.

Alors qu'on pensait que le HANS, le Halo et les autres éléments de sécurité permettraient à la Formule 1 de laisser les pilotes prendre des risques, on les infantilise, on les materne comme des bébés. Alors oui, la visibilité était mauvaise, mais à partir du moment où elle est devenue bonne, au lieu de lancer la course, on a lancé un chronomètre de 15 minutes, puis derrière une Sefty car pour 4 tours d'un circuit de 7km, soit encore 15 bonnes minutes. Vasseur a déclaré "la visibilité était mauvaise à 15h, après on peut débattre s'il aurait fallu partir quelques minutes avant ou quelques minutes après", voilà une façon bien polie de dire, que même si la piste était impraticable à 15h, elle ne l'était plus à 16h, et rien ne justifiait alors d'attendre 16h30. Dans le curseur de la FIA, il n'y a pas de nuance, il n'y a pas de demi-mesure, les décisions sont extrêmes.

Il n'y a pas un moment où on se dit "c'est peut être un peu dangereux, mais ce sont des grands garçons, on peut leur faire confiance". La FIA a attendu un "risque zéro". Or, le risque zéro n'existe pas.

Et tant qu'il y aura cette paranoïa ambiante, la F1 restera tronquée de tout son charme, où les seuls vainqueurs seront les pilotes avec les meilleures monoplaces, pendant que ceux dans des monoplaces plus modestes ne pourront plus s'illustrer dans des conditions piégeuses, parce que la FIA semble exiger que la piste ne présente aucun piège.

La Formule 1 est une entreprise commerciale, et l'attrait du profit passe par l'absence de toutes circonstance qui pourrait atténuer ses profits.

Les compagnies d'assurance remboursent les dégâts sous certaines conditions : ils pourraient estimer que la FIA n'a pas été assez prudente pour ne pas les dédommager. De ce fait, les décisions de course sont indirectement dictées par ces compagnies d'assurances, qui conditionnent le comportement de la Formula One Management, puis donne des instructions à la FIA et ses directeurs de course.


L’effet domino de la responsabilité légale et financière.

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