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Michael Masi, directeur de course en Formule 1, de 2018 à 2021.

Victime de son Statut

Notons premièrement que le directeur de course ne distribue aucune pénalité : son rôle se limite à neutraliser la course si la sécurité l’impose et à la relancer lorsque les conditions le permettent. Ce sont les commissaires qui enquêtent et sanctionnent les incidents. En 2018, Michael Masi occupe déjà le poste de directeur de course adjoint, aux côtés de Charlie Whiting, lorsque ce dernier décède brutalement le 14 mars 2019. Le microcosme de la F1 s'accorde alors à dire qu'aucun candidat n'est assez compétent et qualifié. Masi est donc invité à désormais opérer sans adjoint ni être l'adjoint de personne. Le directeur de course du Championnat du monde de Formule 1 lors de la saison 2021 a joué un rôle important dans le dénouement du duel Hamilton-Verstappen.

En effet, lors de la dernière épreuve, les deux pilotes, alors à égalité de points, sont respectivement premier et second. Yas Marina étant un tracé semi-urbain, la sortie de piste de Nicolas Latifi, après s'être fait "undercut" par Mick Schumacher, se battait bec et ongle pour récupérer une 15ème place depuis 20 tours, lorsqu'au tour 50, en pneus usés, il tente un dépassement à South Marina et se retrouve sur la partie sale de la piste, dans laquelle l'adhérence est trop faible pour éviter le rail du virage 14. La Sefty Car sort au tour 53 pour permettre l'intervention de la grue et le dégagement de la Williams. Lorsque la piste est sécurisée, il ne reste que 2 tours de course. Masi décide alors de prendre une décision exceptionnelle et de faire rentrer la Sefty Car pour offrir un tour de course, sans avoir permis au préalable à tous les retardataires de se dédoubler (ce qui aurait imposé une arrivée sous Sefty Car). Verstappen chipera le trophée dans le dernier tour, dans ce qui deviendra la finale du championnat du monde la plus controversée de l'histoire de la Formule 1.

Un Garant de la Sécurité Perçu comme un Véritable Dictateur

Alors que les articles 48.12 et 48.13 du règlement sportif de la FIA de 2021 décrivent le détail de la procédure de retrait de la Sefty Car, l'article 15.3 décrit le directeur de course comme un "agent de sécurité" qui peut se permettre de passer outre les procédures sous Sefty Car lorsque la situation le justifie. Lors du briefing d'avant-course, toutes les écuries à l'unanimité avaient exprimé leur désir de finir la course sous drapeau vert, en raison des enjeux liés à cette finale et d'une saison au caractère "épique" à bien des égards (les deux larrons étaient impossible à départager, et même son de cloche pour Mercedes et Red Bull qui se battaient à grand coup d'évolutions aérodynamiques). Il était donc convenu que le vainqueur devait se décider sur la piste et non sur tapis vert. Lorsque l'ordre a été donné uniquement aux monoplaces entre Lewis et Max de se dédoubler, elles l'ont immédiatement fait, dépassant ainsi la Sefty Car et prenant une avance de 15 à 20 secondes sur la Sefty Car. Lorsque la Sefty Car rentre un tour plutôt que la procédure ne l'exige, il ne reste qu'un tour à parcourir, et les chances que ces voitures déclenchent un drapeau bleu quasiment nulles étant donné leur avance sur la tête de la course.

Les conditions étaient toutes remplies pour que le dernier tour se passe en sécurité et que les voitures franchissent la ligne d'arrivée sous drapeau vert. Cependant, alors que le directeur de course laissait les pilotes se battre sur la piste, la tournure de ces événements exceptionnels laissaient penser que ce dernier aurait pu influencer directement le résultat final. Pourtant, 1h30 plus tôt, lorsqu'Hamilton court-circuite le premier virage du premier tour et d'évanouit au loin devant sans recevoir de pénalité, tout le monde jure que Masi est "vendu à Mercedes". Masi se défend alors "Hamilton à suffisamment ralenti dans le 3è secteur du premier tour pour perdre le gain ce cette chicane coupée". En effet, l'avance qu'Hamilton a construite était surtout du à son départ canon ainsi qu'au rythme incroyable de sa Mercedes, que Verstappen peinera à suivre. On se souviendra également, qu'en 1989, Senna a été disqualifié pour court-circuiter une chicane et ne pas parcourir les 305 kilomètres requis par la distance de course.

Une mise en scène pour enflammer les réseaux sociaux

Hamilton déclarera que la course a été manipulée. Mercedes exigera la démission de Masi pour rester en F1. Red Bull prétendra que la victoire s'est jouée à une stratégie meilleure que le concurrent (donc le crédit de ce titre pilote reviendrait à Hannah Schmitz, la stratège). Perez sera nommé "Ministre de la Défense" pour avoir fait perdre 15 secondes à Lewis Hamilton et l'empêcher de changer ses pneus sans risquer de perdre sa position. Alors qu'Hamilton était un peu tout seul avec son talent et sa super-voiture, Red Bull s'y sont pris à 1000 employés pour vaincre ce surhomme, ce septuple champion. Au final, c'est un dénouement aussi incroyable que le reste de la saison, avec cette image forte d'Anthony Hamilton qui dira "reste digne", pour empêcher son fils Lewis de déraper dans ses discours d'après course. Lewis restera silencieux pendant 90 jours, laissant planer les rumeurs sur sa retraite, quand Wolff continuera de crier au complot à qui voulait l'entendre. L'intersaison qui suit devient alors le défouloir des fans sur les réseaux sociaux. Les vidéos TikTok pendant la présentation de la Red Bull de 2022 où ils sont sifflés et appelés tricheurs. Masi a témoigné des menaces de morts reçues, en plus d'avoir perdu son travail. il est retourné en Australie (d'où il est originaire), pour rejoindre le "South Australian Motorsport Board" (l'équivalent Australien de la FIA). Latifi a aussi longtemps été hué pour s'être mis dans le mur "volontairement" et manipuler la course.

Chez CleanAir .Racing, nous pensons que les réseaux sociaux et la presse font le commerce de la haine, et que quelque soit le résultat, il y aurait eu de toutes façons des fanatiques pour menacer de mort celui qu'ils considèreraient responsable de la défaite de leur équipe favorite. Nous compatissons tout particulièrement à la douleur de la famille Masi dans cette épreuve, et condamnons la lâcheté avec laquelle la FIA a jeté aux orties le fils spirituel de Charlie Whiting, pour des intérêts purements économiques. A la lumière des faits, le directeur de course se fichait pas mal du résultat et se souciait de dégager la voiture accidentée, comme il l'a indiqué à Horner par radio pendant la course "ma priorité est la sécurité" en réponse à son fameux "You know we need one racing lap"* (*"Tu sais qu'on a besoin d'un tour de course ?"). Il a su également répondre avec fermeté "Toto, ça s'appelle une course auto !" à Wolff qui a dit dans la dernier tour "Qu'est ce que c'était que ça ?". Mercedes aura largement incité à la haine ses fans, par le caractère émotionnel de la situation, et ils sont montré assez mauvais perdants en nommant Masi comme seul responsable, alors que la saison de 22 courses était d'une longueur record pour l'époque. On avait rarement vu Horner et Wolff autant marqués par la fatigue au crépuscule d'un championnat.

Frères Ennemis

Ce n'est pas Masi qui s'est mis dans le mur au 50ème tour, ce n'est pas Masi qui a dépassé Hamilton dans le dernier tour. A entendre les fans, ce dépassement était "fingers in the noise" pour Max, grâce à ses pneus frais. Mais il y avait la pression d'un premier titre, la fatigue d'une longue saison, et même dans le cas présent, une hypertension qui aurait déclenché une crampe chez Max. Jongler avec tous ces paramètres, ce n'est pas juste "conduire avec des meilleurs pneus".

Au restart, dans l'ultime boucle, Hamilton n'a pas défendu la trajectoire intérieure au virage 5, et n'a pas considéré Max comme une menace à cet endroit. Peut-être, au contraire, voulait-il que Max le passe à cet endroit, pour espérer le repasser à North Hairpin (virage 6) en pensant que celui qui serait derrière dans l'énorme ligne droite précédant le virage 7 bénéficierait, non pas du DRS (désactivé durant les 2 premiers tours après une Sefty Car), mais de l'aspiration de la voiture de devant. Verstappen a très bien protégé l'intérieur au virage 7, a vu Lewis venir gros comme un camion. Hélas, en tentant l'extérieur, il se retrouve dans la mauvaise position pour le virage suivant, dans lequel Verstappen connaitra un léger survirage, ce qui offrira une deuxième tentative à Sir Hamilton, dans la ligne droite entre les virage 8 et 9, où cette fois il se porte à hauteur de la Red Bull, mais étrangement, il fait encore le choix de l'extérieur, ce qui l'oblige à prendre le virage avec davantage de vitesse que son adversaire, alors qu'il a des pneus usés. Verstappen prendra immédiatement le large dans le dernier secteur, non sans se faire une ultime frayeur dans le dernier virage.

Quand les mauvaises langues disent "n'importe qui aurait gagné, c'était trop facile", j'ai envie de leur dire "mais vas-y dans la Red Bull battre un septuple champion du monde, qu'on rigole !". Lewis et Verstappen étaient juste impossible à départager. Ils méritaient l'un autant que l'autre le titre. Les "petits rien" ont fait la différence... Red Bull a mieux géré ces "petits rien", comme un pilote numéro 2 incroyablement doué pour faire le bouchon et soutenir son équipier, ainsi qu'une stratège, Hannah Schmitz, qui est à la Formule 1 ce que Gary Kasparov est aux échecs : une championne.